Comment ne pas trouver attachant ce père de famille un peu déluré qui joue de la guitare comme Houdini le magicien. Passionné de country music depuis toujours, avec une approche personnelle, il déroute le plus ouvert des improvisateurs puis fait l’unanimité, finalement, dans ce milieu pas tout à fait ouvert.
De ses premiers enregistrements sur son propre label Parachute en 1975, aux récentes sorties sur divers labels américains et européens, Chadbourne n’a de cesse d’enregistrer, en solo ou en collaboration, avec l’impertinence qui le caractérise. Son travail sur la musique country/western, souvent décrié ou ignoré, est pourtant riche d’enseignement et ouvre l’improvisation au genre. En 1975 après son exil canadien (pour échapper à la mobilisation pour le Vietnam), il s’établit à New-York, et découvre en quelque sorte la scène jazz d’avant-garde. Sa rencontre avec John Zorn remonte à cette époque où, le saxophoniste connaissant les agissements du sieur Chadbourne, à travers les deux volumes "Solo acoustic guitar" sortis sur Parachute, ils se contactent. Sa rencontre avec la violoniste Polly Bradfield remonte aussi à cette époque, et après maints concerts en duo, ils enregistrent l’album "Torture Time" en 1981. Au même moment, Chadbourne découvre le jeu de Derek Bailey qui l’impressionne à tel point qu’il part quelques temps à Londres où il rencontre par ailleurs Evan Barker et Steve Beresford. De retour à N.Y., il continue l’aventure Parachute, éditant les premiers enregistrements de Bob Ostertag, Leslie Dalaba, Henry Kaiser, Frank Lowe. |